SAFT : Spécialiste des batteries de haute technologie
L'entreprise française SAFT a conçu des batteries au nickel et au lithium rechargeables pour les fermes éoliennes. Jadis filiale d'Alcatel, l'entreprise française s'inscrit dans une logique de développement durable et peut croire en un avenir radieux.
SAFT (Société des accumulateurs fixes et de traction) est aujourd'hui un acteur majeur de la mobilité durable, d'où sa présence à Nice (Alpes-Maritimes) début janvier aux côtés d'EDF et Siemens à l'occasion des Rencontres de l'éco-mobilité. Elle a en effet démontré son savoir-faire en matière de fabrication des batteries high-tech, lesquelles occupent une place de plus en plus importante dans le secteur des transports mais aussi dans ceux du stockage des énergies renouvelables et des réseaux de télécommunications.
De près de six cents millions d'euros fin 2010, son chiffre d'affaires est voué à augmenter dans les années à venir avec la progression annoncée des ventes de voitures électriques. On l'a évoqué à maintes reprises, un nombre croissant de constructeurs veulent en effet tenter l'aventure « zéro émission », et les partenariats se multiplient partout dans le monde en vue du déploiement de nouvelles infrastructures de recharge. Celles-ci sont évidemment indispensables à l'essor des modèles décarbonés, dont les ventes peinent encore à décoller en ce début de décennie.
Une situation qui ne serait cependant pas figée de l'avis de nombreux spécialistes et acteurs de la filière, les prix des voitures étant amenés à diminuer et a contrario ceux à la pompe à ' encore ' grimper étant donné la raréfaction des ressources pétrolières. Du pain béni pour SAFT, bien que l'industrie pétrolière et gazière pèse aujourd'hui près de la moitié de son chiffre d'affaires sur le segment des alimentations de secours pour environnements industriels.
Fournisseur exclusif de batteries pour les avions Airbus
Par ailleurs, le groupe domine le marché mondial des batteries lithium-ion pour satellites d'observation, scientifiques et de télécommunications et a su développer des systèmes performants de stockage d'énergie pour l'autonomie énergétique des foyers. Assez pour offrir aux compagnies la garantie de « gérer leurs réseaux de façon optimale et d'assurer un service sans interruption », souligne SAFT dans son bilan 2011. Implantée dans dix-neuf pays, réalisant 39 % de son chiffre d'affaires en Europe (un tiers en Amérique du Nord) et ayant alloué quarante-six millions d'euros au secteur de la recherche et du développement rien qu'en 2010, l'entreprise semble ne pas connaître la crise.
Deux tiers de la flotte d'avions civils et militaires en service dans le monde utilisent en tout cas ses batteries spécialisées pour l'alimentation et le démarrage des moteurs, ce qui fait d'elle le « premier producteur mondial de batteries de haute technologie pour l'aéronautique ». Preuve supplémentaire de la solidité de sa réputation, SAFT est même « le fournisseur exclusif de batteries pour les avions Airbus ». Le groupe n'est pas en reste sur le marché ferroviaire, ses batteries étant utilisées dans des métros, tramways et autres trains à grande vitesse partout dans le monde. A base de nickel, ce qui facilite leur retraitement (sans surcoût pour les clients), celles-ci sont « destinées aux systèmes d'alimentation de secours (climatisation, communication, éclairage) et aux systèmes de sécurité critiques (freinage d'urgence, ouverture des portes) ».
La protection de l'environnement en amont et en aval
Et le développement durable dans tout cela ? Consciente de l'importance des enjeux, la société se veut éco-responsable et entend aller au-delà des réglementations actuellement en vigueur. Alors que certains écologistes s'inquiètent de l'avenir des batteries une fois ces dernières usagées, SAFT a ainsi pris les devants en mettant en place « une infrastructure de reprise et de recyclage utilisable par les importateurs, les distributeurs et les utilisateurs de ses produits ». Dans la même logique, le groupe a lancé un outil d'analyse de cycle de vie (ACV) dédié à l'évaluation environnementale d'un produit donné à chaque étape de son cycle de vie, de l'extraction des matières premières nécessaires à sa fabrication jusqu'à son élimination.
Egalement rechargeables, les gammes de batteries au nickel et au lithium qu'elle a conçues pour « répondre aux exigences des fermes solaires et éoliennes » assurent par ailleurs « une interface transparente entre les outils de production d'énergie renouvelable et l'infrastructure de génération et de distribution existante ».2012 a enfin bien débuté pour SAFT, qui vient d'être sélectionnée aux Etats-Unis par Green Charge Networks (GCN) dans le cadre d'un projet de démonstration de réseau intelligent piloté par la société new-yorkaise Consolidated Edison dont le coût a été estimé à quatre-vingt-douze millions de dollars (environ soixante-neuf millions d'euros). En l'occurrence, l'entreprise française fournira des systèmes de stockage de batteries lithium-ion haute énergie.
La direction a de bonnes raisons de penser qu'elle participera à d'autres projets de cette nature. Ouverte en septembre dernier, l'usine floridienne de Jacksonville est révélatrice de la bonne santé de SAFT. S'étendant sur quelque vingt-deux mille mètres carrés, ce site de production emploiera à terme trois cents salariés et a été pour partie financé par le Département américain de l'Energie, dont la subvention fédérale s'est élevée à quatre-vingt-quinze millions cinq cent mille dollars (soixante-douze millions d'euros). Un montant révélateur du crédit dont l'entreprise jouit aussi de l'autre côté de l'Atlantique.
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